Nathalaniel
3 participants
Page 1 sur 1
Nathalaniel
NATHALANIEL
(mis à jour 2003 )
Nathalaniel
. C’est une époque de fer et de feu où l’homme ne maîtrise pas encore le monde, en équilibre précaire avec les Forces de la Nature et les héritiers de la Magie:les Nains au corps façonné à même la pierre, les grands Dragons seigneurs des Airs et du Feu... Le dernier élément, l’Eau, c’est la Vie qui les réunit tous face à la même Loi:suivre le plus longtemps possible le cours du “fleuve du Temps”. Nul ne sait quand ni pourquoi “la dernière marche” a commencée. Est— ce l’équilibre trop instable de certaines races qui précipitent leur déclin?leurs guerres ancestrales dont les causes sont oubliées maintenant?... La longévité des plus anciennes s a- t-elle été compensée et même dépassée par leur trop peu de fécondité??... Déjà, l’art colonialiste des hommes a cantonné les autres espèces dans une insularité qui va les consumer!!!
... . ” La vieille Forêt”— les Elfes diraient “Rilvendor”— a depuis peu été marquée à son tour par la déchéance de ce temps. Et, tel un point final, un malheur sans précédent a transformé la vie paradisiaque et sans soucis de ses habitants en tragédie... Le cauchemar arriva avec la déferlante de Géants sur “Le Petit Peuple” et leurs alliés: torture puis mort attendait ces derniers soumis à la cruauté et à la cupidité des assassins. A leur tête, un homme au pouvoir démesuré, à l’âme plus noir que le Mal... Le Fléau de la Forêt disparu avec son instigateur, et Nathalaniel y coule depuis des jours paisibles.
... L’homme pestait. Il s’était égaré et progressait péniblement parmi les buissons épineux. De trop nombreuses pointes effilées figées dans son corps le faisait souffrir . Il lui semblait se vider de ses forces... L’homme maudissait sa mauvaise fortune et les membres du petit peuple qui pour lui se ressemblait tous. Il pensait aux légendes qui couraient sur les Pixies, ces Fééries qui riaient aux dépend des voyageurs qu’ils égaraient dans les zones les plus dangereuses de la Forêt. ” si vous ne voyez jamais les Pixies, vos sens les détectent et ne peuvent leur résister, jusqu’à votre perte” dit— on. Ses pensées se brouillèrent et il ne put faire un pas supplémentaires . Il tomba à genoux et, avant de perdre connaissance , entendit le chant. La voix était belle et volontaire, et bien que les anciens vers elfiques, ” le Réveil” , furent mélancoliques, on sentait le courage et l’espoir de la jeune fille derrière chaque syllabe. Malflamme sourit puis s’écroula face contre terre, le visage blême... Un instant, et son linceul de plantes, une horde de buissons suceurs de sang, rompit le silence en grouillant sur son corps sans vie.
— “Gaïa, mon ami... Je sais, il n’a pas ta beauté. Mais il est si mal en point... Je ne pouvais pas le laisser mourir sans agir, n’est- ce pas, jolis pétales?!... Et puis, je suis si seule depuis ton départ... Comme tu me manques, mon amour. ” Tout en parlant, doucement, l’elfe promenait ses doigts longs et agiles sur le visage de l’homme endormi.
... Son esprit avait cessé de parader parmi les Ombres;son aura il y a peu si impressionnante s’amoindrissait au fur- et- à- mesure que la vie se reconstituait, s’infiltrait dans ses vaisseaux. Une lumière réapparut, puis une lueur... enfin, les couleurs: le gris du crépuscule et le foncé de l’arbre au sommet duquel il se trouvait. Il demeurait sous les étoiles, et c’était l’Automne. Revenu tout à fait à lui, il se demanda si son retour à la vie n’était pas du à un chant. ”Étrange et amusant”, se dit— il... Malflamme entendit alors le susurrement à ses oreilles, qu’il dressa, en faisant mine d’être toujours comateux:
— Il ne va plus tarder à recouvrer connaissance, maintenant, Gaiä... Il n’est pas si laid que cela, après tout... Hi!hi! Je plaisante, ne fais pas cette corolle...
Malflamme se leva et d’un geste vif se retourna prestement, à hauteur d’homme: il ne vit rien, et dans sa manœuvre, manqua de tomber de son perchoir... Ce qui arracha un rire pouffée à Nathalaniel, assise jambes croisées sur une brindille, qui continuait à caresser tendrement les pétales d’une magnifique et unique fleur blanche et mauve. Le rire saisit l’homme, qui baissa la tête dans sa direction pour voir, bouche bée, ... une humanoïde longiligne et fine, vêtue d’une mini— tunique verte et claire, dont une particularité originale la dotait d’une fort petite taille— qu’elle avait belle d’ailleurs— et la plus surprenante , de magnifiques ailes de papillons, blanches et mauves, qu’elle exhibait avec fierté et présence du haut de ses 40 cm... Seul ombre au tableau chez cette blonde adolescente à la peau nacrée: des sandales de cuir de facture très grossière qui entourait ses minuscules petits pieds... A son aspect évident de jeune Féerie( quoique le terme soit tout relatif pour une race ayant si grande longévité) s’ajoutait quelques caractères elfiques: la finesse de ses membres, et ses oreilles à la terminaison en pointe harmonieuse; peut— être encore ses grands yeux verts foncés parfaitement ronds et sans pupilles... Malgré sa surprise, le magicien se reprit et, lissant sa moustache grise, adressa comme à lui— même: ”Un joli brin de fille... Et, en tout cas, c’est un bon point pour toi, pas une pixie!”. “Et bien”, reprit— il, ”je suppose que j’ai à te remercier chaleureusement pour m’avoir sauvé la vie... du diable si je m’y attendais, à tel traquenard!?”.
— Je n’attends pas de gratitude particulière, seigneur grand ( les habits riches et dorés de l’homme l’intimidait, bien plus que sa taille, mais la rendait aussi curieuse et sans méfiance) , vous étiez en danger et il était normal et juste que je fasse mon possible pour vous tirer de ce mauvais pas:les Buissons— Vampires sont tellement craintifs qu’il m’a été facile de les doubler!.
Malflamme, au fond de lui, n’en croyait pas sa chance: il approchait du but et marchait sur les traces de son ex— associé... Un grand sourire enveloppa sa bouche de renard et sembla contredire l’enfoncement extrême de ses yeux, mais l’elfe— fée, tout à son excitation, n’en remarqua rien.
— Merci tout de même, noble féerie... et sympathique, si je puis me permettre.
Nathalaniel s’éclaira de son rire fluet et, enthousiaste, rajusta ses “longs” cheveux en arrière:
— viens!Je vais te montrer où je vis!!... Prends mes bras!Et vole!!!Hi!hi!!... .
Avant que le sorcier ne puisse dire “ouf... ”, l’elfe déploya ses ailes et s’agrippa à ses mains, le tirant dans le vide. Ils tombaient en une chute parfaitement contrôlée que la petite taille et la musculature de la Féerie démentait, jusqu’au sol
plus bas... Sans perdre son entrain, et tout en volant, elle continua, riant à gorge déployée, à tirer et guider l’humain décontenancé.
Le joyeux duo arriva à flanc de rocher, et juste à côté d’une petite caverne de un peu plus d’un mètre de plafond, et de trois de longueur, devant laquelle Nathalaniel stoppa nette devant son invité essoufflé:
— Stop! Jure de ne révéler à quiconque l’emplacement de ma maison !...
— Ouf, ouf, ... Je le promet... Eh bé, quelle course !? Ah!L’empressement immodéré de la Jeunesse...
Ils entrèrent dans la niche naturelle, et Malflamme dut considérablement se baisser, ses rhumatismes mettant à l’épreuve sa détermination... L’habitat était évidemment trop petit pour lui, et les quelques meubles trop serrés à son goût. Mais c’était très près de l’idéal pour la petite fée. Une porte de feuilles tressées qu’elle ferme soigneusement à l’aide de lacets, un tapis de plumes qu’elle doit renouveler souvent, puis une table ronde — une petite souche de châtaignier — sur laquelle trône une très belle vasque de céramiques véritables. Devant, du côté du “dossier” de Malflamme, un banc en fagots. Dans l’unique pièce, une armoire contient bols en terre et couverts de brindilles , ainsi que quelques chiffons. A côté du lit — une paillasse de gerbes de blé — , se trouve une petite malle contenant des étoffes plus ou moins belles, protégeant une superbe flûte d’ébène. Près de la paroi du fond, un surplomb en pierre est lotie d’une cavité, forte pratique pour la vaisselle et l’hygiène de la petite personne, grâce à l’eau puisée dans le ruisseau en contrebas du vallon. Enfin, de l’autre côté du banc et de la table, une alcôve surmontée d’une ouverture à l’air libre, abrite des cendres encore incandescentes sur lesquelles repose une marmite en terre, bouillante. Le tout impeccablement propre et rangé.
Malflamme, quant à lui, ne pu excéder le premier tiers de l’abri, et dut se camper jambes repliées et dos au mur, près de l’armoire, les pieds touchant, à un mètre de là, l’autre paroi opposée. Mais il pouvait se montrer d’une rare patience... Nathalaniel, elle, semblait débordée, et se répétait précisément et à haute voix ses différentes tâches, telles la fermeture de la porte, le dressage de la table, le service, tout cela coiffée de la nervosité légitime qui sied à toute jeune fille de bonne famille ayant invitée un inconnu chez elle... et qui plus est , cinq fois plus grand qu’elle! Le courage et l’espoir avait de quoi se transformer en témérité !... Pourtant, au fond d’elle, elle était heureuse et de cette interruption de sa solitude, et de sa bravoure. Mais cela ne devait pas l’empêcher de se comporter en hôtesse parfaite... Aussi effectua t’elle dans l’ordre toutes ces tâches, et Malflamme se retrouva avec un seau en guise de verre... ”Nécessité fait loi”, plaisanta t’elle. L’homme considéra tout ce qui l’entourait, et, pour établir une conversation, terrain de prédilection de tout les lettrés tel que lui, demanda à Nathalaniel l’origine de tout ses biens:
— Oh, seigneur grand, rien d’extraordinaire, comme vous pouvez le voir... La grotte, petite mais à ma taille, est naturelle, et je n’ai pas mis longtemps à la trouver... Les babioles sont de la vulgaire terre cuite pour la plupart, que j’ai conçue moi— même, sauf pour ce qui est de la vasque de la table, que... qui me vient de ma famille... Euh, quant aux meubles, je les aie fabriquée avec ce que j’ai trouvée dans les bois, et j’ai combinée des morceaux de cuirs pour faire des objets et des chaussures (à ces mots, Malflamme comprit mieux l’origine des chausses de son hôtesse, charmante mais peu habile) . Ah! Je sens que la soupe est prête. A table !!
” Dis— moi, amie du Petit Peuple, vis— tu seule? ”, demanda avec un air un peu sournois le magicien. Nathalaniel cilla à demi, sans savoir pourquoi, et manqua lâcher la vasque. Elle se reprit juste à temps et retrouva son itinéraire jusqu’à la table.
— Oh, pardon... Je ne voulais pas vous heurter... Mais, au fait , quelle est votre nom ?”
Le fait que le magicien l’ait vouvoyée fit impression sur Nathalaniel, et elle le gratifia d’une révérence:
— ... Nathalaniel, pour vous servir... Et, je ne vis pas seule. Gaïa est le second propriétaire de ce petit havre.
— Gaïa?
“Le voilà !”. Elle prit un vase de terre cuite où , épanouie dans l’eau, baignait la tige de la fleur couleur de ses ailes qu’elle caressait tantôt avec passion , et qu’elle avait déposée là en entrant... Et, sans aucune hésitation, avec une certitude inébranlable, elle présenta son ami à l’homme, qui sourit...
Malflamme jugea que sa féerie n’avait plus toute sa tête... Peut— être que le véritable Gaïa était mort ou l’avait abandonné. Il commençait à comprendre... Il ne lui manquait plus que le Nexus, le centre tellurique du Lien. Il sourit de plus belle et parla doucement, tout en goûtant la soupe amère et fade.
— Excellente, vraiment... Et je m’y connais... Et bien, vous et votre ami vivez comme des rois ici... Mais, j’imagine qu’il n’en a pas été toujours ainsi, n’est— ce pas. Natha... , Nathalaniel , où es— tu née ?
Nathalaniel éclaira son visage: elle adorait cette question et avait pris l’habitude ( peu souvent , cependant , vu le peu de visite qu’elle subissait ) de toujours présenter une version différente et originale : elle ne manquait pas d’imagination .
— Je suis née il y a dix— huit ans , sous les eaux de la rivière d’en bas , dans une huître perlière d’eau douce : ma mère les cultivait et m’avait mise à l’intérieur un soir de mai après avoir jouée aux échecs avec mon père, le roi des Elfes de la rivière... Euh , je ne rapporte pas les détails , ce n’est pas la peine ... ?
— Non , non , effectivement , ce ne sera pas la peine. Votre existence a du être tumultueuse !??
— Oui , oui , très... Mais je ne m’en rappelle plus ... ... Seulement de mon enfance et seulement de ma naissance en fait ...
— Sur ce point , aucun doute ... Et vous n’avez pas besoin de fournir les détails ... J’ai entendu ce genre d’histoire de temps en temps , mais les souvenirs étaient ceux de rêves...
A ces mots , la bonne humeur facétieuse de Nathalaniel s’affaissa et ses yeux vidés de leur expression et toujours désespérément verts et sans pupilles ... se fixèrent avec intensité sur le sorcier . Et Nathalaniel , l’Elfe féerique entama une histoire venue d’un lointain passé d’une voix atone.
— “ Je détecte les éclairs qui zèbrent le ciel de sons électriques : ils contrastent avec mon harmonie. Un homme à la barbe noire et touffue se penche sur moi , un rictus sardonique déformant sa voix : “ Voilà mon but presque atteint !!! Gnyark, gnyark, mierk , ... O , toi , joli objet , apporte moi la puissance par des sonorités éclatantes de batailles , de cris et de pleurs , ... l’incantation maintenant qui figera cet instrument à ma merveilleuse évocation ”. A ces mots , il pointe le doigt à l’opposé de moi , en direction d’une cage où croupi une petite Féerie immobile , semblant en léthargie et enveloppée d’ombre . Soudain , un éclair surgit de l’ouverture de la tour dix mètres plus haut et vient me frapper sans pitié : les sons de l’électricité me traversent de part en part , et après , je sens qu’entre chacune de mes notes , se trouvent accrochés par bribes et en vain les cris de peur et de protestation de la Féerie emprisonnée en mon sein ; pourtant , l’être se trouve encore dans sa cage , ... toujours aussi inerte . Alors que le sorcier laisse éclater sa folie misérable , toutes les vitres de la tour de pierres noires éclatent à l’unisson , son qui vrille mes tympans plus que tout autre , pour faire pénétrer et se former un spectre d’ombres mouvantes qui rapidement dessinent dans sa masse de fumée une bouche et deux yeux déformés et horribles . L’apparition domine le sorcier et lui hurla alors d’une voix sépulcrale : “ Tu m’as dérangé, stupide mortel, tu vas payer, ... ” Le spectre commence à enserrer le cou du nécromancien par ses ténèbres ... Le mage siffla une syllabe : “ Kherzt !!!” Et l’ombre recula et diminua sensiblement de taille ... “ Je veux lier ma création à la vie et à moi !!!!! J’ordonne, tu obéis !! Ceci est ma voix, ceci est ma Loi !!! Anorzbardz gurn , malachiam throrm , que le Démon me soit fidèle !... ” Rugit le sorcier . Alors , la masse spectrale se retourna contre moi et la fumée emplit mon corps , étouffant au passage partiellement la Féerie qui , me sembla— t’il , entamait la sonorité de la Vie dans sa cage... Malgré moi , je chanta et il s’exhala une volonté inconnue , mais si plaisante , amusante de haine et de destruction ... d’esclavage aussi ... de mon esclavage . Ainsi , je devins ma propre prison ! Et mon chant paillard filtré par les fumées des ténèbres fut compréhensibles pour le sorcier , mon maître aujourd’hui : ” Tu ne porteras pas atteinte à son intégrité physique ! ”. Le reste fut si audible que mon maître dut se boucher les oreilles , bien qu’il entendait quand même la voix se tourner vers la créature ridicule et ailée : ”tu ne diras pas de mal de lui , tu ne parleras de lui que s’il te le permet ! ” , ” Tu ne chercheras jamais à le blesser ; et , tu ne le pourras pas de toutes façons ! , ” tu obéiras comme un esclave au moindre ordre de ton maître , et tu le satisferas en tout ces points ... ” , ” tu ne chercheras jamais à nuire à ton intégrité physique !!! ” . Puis , le laboratoire sembla devenir un kaléidoscope de prismes noires ... J’étais cruelle , vindicative et sournoise et j’adorais entendre les cris de suppliciés de cette imitation de personne du “petit peuple” à l’intérieur de ma structure d’ébène. “
Nathalaniel avait été soigneusement écouté par Malflamme , qui dissimulait son intérêt derrière un sang— froid inébranlable . Durant tout l’étrange monologue , il se rappela des paroles de son “associé” lors de la confrérie des sorciers de “Helgenn”... et il commençait à avoir du mal à maîtriser son impatience : il savait qu’il était tout prêt du but , mais n’avait pas encore l’objet ...
Nathalaniel , le visage en sueur , finit son histoire et s’effondra à genoux , les mains enserrant et pressant sa tête qui lui semblait près d’exploser... Elle eût la force au bout de quelques secondes de grincer au magicien , qui ne s’était pas lever pour la réconforter :
— c’est... ce n’est rien... cela m’arrive de temps en temps... un rêve récurrent... un cauchemar abominable et incessant... Je... suis désolée, seigneur... vraiment, confuse.
— ne vous en faîtes pas . Je comprends . Cela va vite passer... ... On va parler d’autres choses!
— Oui , oui... je veux bien . C’est un sujet difficile. Plus tard , peut être...
Comme pour changer radicalement de conversation , la petite voix , redevenue fluette , proposa à l’homme : ” une partie d’échec ??... ”
— volontiers.
Malflamme était à peu près imbattable à ce jeu ... et complètement préoccupé par son affaire présente : ” L’objet de lien ? Où pouvait— il bien être ? Et , surtout , qu’est— ce qu’il pouvait bien être ? ”. C’est à peine si il remarqua le contenu de la malle de Nathalaniel d’où elle venait de sortir l’échiquier , qui appartenait à un ancien ami :il le lui avait prêté à son départ , il y a deux ans ... A côté du jeu d’échec se trouvait une flûte en bois noir polie ... . Malflamme ne cherchait pas un instrument de musique mais quelque chose de plus... personnel.
Evidemment , Malflamme battit Nathalaniel , aussi bonne à ce jeu qu’elle cuisinait ou travaillait bien le cuir . C’est à dire exécrable. Fatiguée , Nathalaniel finit par ne plus pouvoir s’empêcher de bailler jusqu’à ce que le sommeil s’empare d’elle . Un long et profond sommeil , sans rêve, dont l’inaudible litanie du sorcier pendant toute la dernière partie n’était pas totalement étrangère... ...
Le sorcier Malflamme eût beau fouiller , jusque sa taille lui permettait , il ne vit pas d’autres objets plus intéressant que la flûte , qu’il avait d’emblée éliminé , ”Gaïa” la fleur rare , qui ne pouvait pas être le réceptacle magique cherché, et le jeu d’échec, qu’il devinait ne pas appartenir à son imprudente hôtesse... Il eût l’idée de jeter un œil dans le conduit de la cheminée. Bien lui en prit , dans une alcôve de côté se trouvait un sac à dos , et il n’était pas vide : enveloppé dans un chiffon sans intérêt se trouvait une pépite d’or magnifique , sûrement de grande valeur . Malheureusement pour le larron , sa nature de gemme l’empêchait de lier pour l’éternité une créature vivante bonne et libre telle que sa cible . ” Non , la Féérie avait du cacher ce trésor extrêmement bien ” , se dit le sorcier . Il décida d’en avoir le cœur net en sondant magiquement l’esprit de Nathalaniel :
Il dessina avec du charbon de bois un pentagramme complexe sur le front de l’elfe , et y traça en plus la rune de divination correspondante . Il brûla un encens acre et salé , et peu après , les premières images lui vinrent à l’esprit:
[ Au centre d’une grande clairière , au milieu d’un petit village dévasté et de ses habitants massacrés , Nathalaniel pleure des larmes de sang . Elle n’est pas seule : un demi— géant de plus de deux mètres de haut et au corps massif comme de la pierre , se tient debout à son côté . Elle , est assise sur la gigantesque tête d’un cadavre de Dragon Vert sur lequel fument encore les restes de son propriétaire ; Près d’un corps cramoisie , un bâton d’obsidienne terminé par un rubis : ” le Bâton de Pouvoir” pensa Malflamme ; celui— ci appartenait à son maître , qui s’était déplacé il y a treize ans dans cette région , où il avait trouvé accidentellement la mort ... Le corps identifié , le sorcier se concentra sur les deux comparses : le demi— géant semble être sincèrement gêné et affligé de la peine de sa minuscule amie ; elle , continue à se plaquer les mains aux yeux et souffre presque en silence . alors , la brute fouille dans son baluchon , unique possession avec la hache puissante dont la vue seule donnait des frissons dans le dos . . Il extirpe du sac une pierre entouré d’un chiffon , et la tend à Nathalaniel : celle— ci retire les mains de son visage , et montre ainsi ses yeux anciennement bleus devenue plaies ; des larmes véritables coulent maintenant , et elle pose délicatement sa main tremblante sur la pierre , en enlève le tissu pour révéler une splendide pépite d’or , celle que Malflamme avait découverte . Puis , s’essuyant les yeux à l’aide de l’étoffe , Nathalaniel prend sa respiration et sort une flûte noire de sa tunique , et en joue . Le géant sourit et s’assied à ses côtés... Malflamme reconnût l’instrument , mais ne vit nul part l’objet cherché. Il décida d’aller plus en arrière dans les souvenirs enfouis de Nathalaniel . ]
Malflamme ne savait pas qu’il venait d’assister à l’évènement finale de la première année de vie de Nathalaniel . Il reprit sa prospection mentale:
[ Nathalaniel , gaie comme la rosée , danse avec un jeune être de sa race doté de magnifiques ailes jaunes — orangées. Les pupilles de la danseuse semble étinceler de bonheur . Les deux jeunes gens virevoltent parmi d’autres joyeux fêtard , ce qui plonge le champ où à lieu la fête sous un déluge de battements d’ailes de couleurs plus ou moins chaudes et rayonnantes . A la végétation environnante en pousse , Malflamme sut que cela se passait au printemps... Après la soirée que le contrôle du sorcier ne fit que survoler , il revit le couple s’enlacer tendrement sous une hutte en bois , puis la Féerie sortir discrètement en catimini pour gagner à travers bois les monts environnant la Forêt , d’où le guette et l’épie un homme maléfique à la barbe noire — Malflamme reconnu son associé et ancien maître — . Nathalaniel revint tout aussi discrètement rejoindre son amant au petit matin , et sans aucune fatigue apparente la journée suivante ... Cela n’étonna nullement Malflamme qui connaissait la véritable nature de la petite personne . Il passa sur les quelques nuits suivantes ce que lui permettait son puissant sortilège , et il ne regarda que d’un œil le cadeau gracieux du noble jeune elfe amoureux de Nathalaniel : une superbe fleur aux pétales couleurs des ailes blanches et mauves de son amie... Enfin , un événement plus lointain , après cette vie de rires et de chants , retint suffisamment l’attention du devin : Nathalaniel dérobant une pierre , parfaitement polie et bleu— nuit , de l’intérieur d’un gigantesque arbre d’allure altière... Il ne pouvait s’agir que de l ‘ ”Arbre de Vie”, et la pierre de l’ ”Essence de la Forêt ”, dont la symbiose fut jusqu’à ce moment le garant de l’inviolabilité de la région : le maître de Malflamme cherchait à défaire leur union qui l’empêchait de s’installer dans la Forêt comme il le souhaitait . En effet , nul être mauvais ne pouvait entrer dans les bois sans être attaqué par la Nature elle— même , s’animant implacablement pour cette occasion ... ” Ainsi , c’est cette folie monomaniaque de son maître qui avait causé sa perte . ” , pensa Malflamme . Puis , il vit nathalaniel , comme en transe , cacher la pierre dans un endroit où seul le maître de cette Féérie pourrait venir le chercher , ce qu’il aurait certainement fait s’il n’était pas mort peu après . Et c’est parce qu’il est mort que son esclave avait perdu la mémoire , expliquant que Malflamme n’ait pas pu prospecter les treize dernières années de son existence de familier. Mais, maintenant , Malflamme savait pourquoi son ex— mentor avait créé la petite personne! Celle— ci était belle , gentille , profondément bonne et juste , d’apparence totalement inoffensive... Elle seule pouvait endormir la méfiance de tout le Petit Peuple. D’ailleurs , même leur prince s’y était laissé prendre , allant jusqu’à l’aimer ... Oui , décidément , il n’y a que la malchance de son maître qui l’avait perdu : son plan était sans faille. De plus , ses pensées éclairèrent Malflamme sur la signification du rêve de Nathalaniel , le souvenir de sa naissance , en quelque sorte. Il ne comprenait pas encore ce qui avait pu terrasser son collègue , mais peu lui importait avant de retrouver l’Objet de lien de Nathalaniel au sorcier , unique cause de l’existence de la fée , en fait. Peu après l’acte de félonie que Nathalaniel s’est vue forcée de commettre , elle se rendit chez son bourreau qui exultait d’avoir senti la réussite de sa créature. Elle allait rentrer dans la pièce où il était lorsqu’elle surprit une conversation entre le mage et un de ses sbires... Ils se disaient qu’à la tête d’une horde de monstres, ils allaient envahir la Forêt privée de ses défenses , et massacrer tous ses habitants. Nathalaniel ne s’était jamais vraiment rendue compte que son maître était aussi mauvais : elle pensait que seule construire une petite tour dans la forêt lui importait , et qu’il ne voulait aucun mal au petit peuple , qu’elle aimait sincèrement. Peu de révélations furent en ces temps assez puissante pour faire vaciller la force d’un lien magique , mais ce fut le cas de celle— là pour Nathalaniel ; à partir de cet instant , elle haït son maître . Malgré la précaution avec laquelle elle s’était dissimulée durant la conversation , que Malflamme n’entendit pas mais devina à l’aide des images mentales d’effroi développée par la Féerie , Nathalaniel cria de terreur et fut ainsi débusqué par le sorcier qui , de folie , l’enferma dans la cage dans laquelle elle était née un an plus tôt . Avant de partir mettre ces menaces à exécution , il déroba à l’elfe la fleur en lui assurant qu’il allait en orner la tombe de son propriétaire qui ne lui aurait jamais offert ce cadeau s’il avait su qui Nathalaniel était vraiment . La féerie pleura des heures durant , en maudissant sa candeur et son impuissance , quand soudain surgit un demi— géant (que Malflamme reconnu ) qui libéra la jeune femme de sa cage et partit en hâte avec elle dans la forêt. Le duo arriva trop tard dans la clairière dévastée... Mais Malflamme vit, chevauchant un dragon vert, son maître fondre sur eux... et il apprit ainsi comment il était mort, et pourquoi Nathalaniel le fixait avec des yeux vert et sans pupille. Le sorcier démoniaque et sa monture déferlent sur la ridicule “défense” de Nathalaniel et du demi— géant, et il commence l’incantation d’un sortilège de haute destruction, celui— là même qui à contribuer à causer la perte des amies de Nathalaniel. Le “météore” grossit dans les mains de l’évocateur... Alors, Nathalaniel se retourne et sourie à son compagnon, puis lui donne une dague , qu’elle avait ramassé chez son maître, sans un mot... Elle ne pouvait pas se suicider, et ainsi mettre finaux jours du sorcier qui allait les tuer impitoyablement dans un instant. Le demi— géant ne comprend pas tout de suite... . Alors, Nathalaniel fait une mimique de mort... Aussi étrange que cela puisse paraître venant d’une race réputée un peu “lente” d’esprit, il comprend immédiatement, et hésite. Le dragon était à trente mètres et le sorcier avait autour de sa main trente centimètres d’énergie dévastatrice dont le diamètre, et l’intensité, augmentait par l’éclat du regard braqué sur lui. Nathalaniel fait une mimique de colère— elle avait si honte de vivre! et voulait sauver son compagnon!— , ce qui plissa ses jolis yeux bleu, qu’elle ne devait plus jamais rouvrir:le géant souleva cette “plume” de cinquante grammes, et de deux coups rapides de la lame, creva les yeux de Nathalaniel— il ne put pas se résoudre à la tuer!... Nathalaniel hurla et s’effondra au sol et son compagnon se tourna pour lui faire un bouclier de son corps. Le sorcier hurla alors que ses yeux le brûlaient et s’éteignaient, libérant le globe chaotique de son contrôle:le rayon d’explosion centré sur lui allât jusqu’à entourer le sommet de la tête de sa monture. Le dragon eut le cerveau explosé et s’écrasa comme un météore dans la clairière. Son sinistre cavalier était déjà entièrement consumé par son propre sortilège... Malflamme était fasciné par le spectacle et la démonstration d’héroïsme ... et il ne comprit que presque trop tard que l’elfe se réveillait:son sortilège de “sommeil” venait d’arriver à terme. Nathalaniel faisait preuve de beaucoup plus d’intelligence qu’il ne le pensait, comme le montrait sa résistance à ce sortilège. Dans son empressement à faire disparaître les runes du front de la féerie, il ne fit pas attention aux dernières images que lui apportait encore son investigation mentale— une flûte noire glissant d’une des besaces du dragon vert, ne portant aucune traces de brulures, et ramassée par son actuel propriétaire il y a treize ans!— ]
Malflamme fulminait. Évidemment, maintenant, il connaissait toue l’histoire, et savait comment son terrible maître avait péri. Mais cela n’apaisait pas sa colère, au contraire!Malgré toutes ses recherches, il n’avait pas découvert l’objet de lien, le nexus magique qui reliait Nathalaniel à la vie. Et pourtant, elle le possédait forcément, car il lui fallait pour vivre ne pas être trop éloigné de lui, la “moitié” de son “âme”. En la voyant se réveiller, il se souvint d’une des images en léthargie dans la mémoire de sa cible amnésique:celle de l’Essence de l’Arbre de Vie que Nathalaniel avait cachée peu avant la mort de son ennemi, peu avant la perte de sa mémoire... ”Peut— être que c’est dans un tel endroit qu’elle avait caché l’Objet”, se dit Malflamme. . De plus, il était pressé et n’avait pas le temps de fouiller méticuleusement les tréfonds du passé de son hôtesse;et puis, celle-ci aurait fini par se douter de quelque chose.
Nathalaniel était maintenant complètement réveillée, et le regardait de ses yeux grands et verts— Malflamme comprit qu’on lui avait savamment collé une lentille sur ses plaies– . Elle s’exclama, en s’étirant:
— ”Ouh... !j’ai bien dormi, et pas fait de mauvais rêves pour une fois... Et quel beau temps!, aujourd’hui.
Ces paroles étonnèrent le magicien qui, trop concentré, n’avait pas vu la nuit passé... Il eut une idée:
”Je t’ai veillé toute la nuit”– effectivement, Nathalaniel lui trouvait un air fatigué– ”mais je commence à m’ankyloser sérieusement... Tu n’aurais pas un autre coin plus spacieux à me proposer?... L’endroit où tu exposes le reste de tes créations?!”, bluffa le sorcier.
Malflamme voyait juste, et l’elfe redoubla d’enthousiasme à ces mots. Elle vola au dehors, lui tirant la main pour l’enjoindre à la suivre.
— Ce n’est pas à proprement parlé une demeure plus vaste, mais il y a un grand fossé où j’entasse diverses choses dont je n’ai pas la présente utilité... Et puis, une promenade nous fera pas de mal!
Et ils s’en allèrent, au grand soulagement du sorcier qui avait compris que le demi-géant était un ami de Nathalaniel, et qui le devinait bien trop près à son goût. Le souvenir de sa hache colossale le fit redoubler d’ardeur... Effectivement, le “monstre” arriva dans la maisonnette peu après leur départ, et ce qu’il y vit – des traces de la présence d’un homme– ne lui plut pas du tout.
Loin de se douter de la présence de son ami, Nathalaniel guida son invité dans la forêt, en lui racontant les arbres, les fleurs et les oiseaux, seul environnement qu’elle connaissait. Le souffle du vent entre les rames des branches la renseignait presque à la perfection sur la nature de l’arbre. Les sons des sous— bois contribuaient à lui en donner une image nette, ainsi que la lumière plus ou moins atténuée selon les endroits. Cependant, elle s’orientait par habitude de ces lieux, elle serait bien incapable dans un environnement inconnue. Si elle devait un jour sortir de la forêt seule, elle ne pourrait pas y retourner sans l’aide de quelqu’un. Pourtant, elle avait soif de nouveauté et de connaissances. Elle avait hâte de revoir son grand ami pour accepter cette fois sa proposition de partir “à l’Aventure”. Malflamme, quant à lui, était stupéfait de voir l’aisance avec laquelle Nathalaniel retrouvait son chemin malgré son infirmité. Au point que le sorcier se demanda si sa cécité n’était pas compensée par quelques artifices magiques...
Les deux randonneurs finirent par arriver au bas d’un vallon inondée. Nathalaniel en fut tristement surprise, car cela signifiait que son fossé était comblé. Malflamme perdit courage, et se laissa choir au pied de l’elfe décontenancée. Il se demandait si sa quête valait vraiment la peine, et était tout près d’abandonner. Alors, Nathalaniel prit sa flûte dans le but de lui redonner espoir, et l’enchanteur conclut qu’effectivement, un peu de simplicité ne lui ferait pas de mal.
Pendant que Nathalaniel jouait son morceau, le géant courrait à vive allure dans la forêt, criant à tue— tête le nom de son amie. Évidemment, l’elfe ne l’entendit pas. La musique vibrait d’une beauté magique et semblait faire corps avec la musicienne. Celle-ci mena sa prestation à terme et doucement, presque tendrement, parla en ces termes:
— Parfois, comme aujourd’hui, je joue et me sens littéralement absorbée, passionnée et captée par les sons de ma flûte... et, je me prends alors pour le messager d’une puissance divine qui dormirait au sein de cet instrument... C’est très étrange...
A ces mots, les yeux du magicien parurent s’enflammer. Malflamme venait de comprendre, ses traits redevinrent ceux d’un homme sûr de lui. Avec une certaine malice, il demanda simplement, ... amicalement:
— C’est vrai, Nathalaniel, cet instrument est magnifique... ... Puis-je en jouer ?? ...
Sandrine Gestain, illustratrice de "La petite Faiseuse", un livre illustré qu'elle a édité en 2006, - vous pourrez remarquer la similitude entre sa petite faiseuse amnésique et ma Nathalaniel, sachant que je lui avais envoyé ma nouvelle pour lui proposer de l'illustrer si elle le souhaitait ... j'étais très fan (et encore maintenant bien sûr)
Les premiers mots de son livre reprennent d'ailleurs le réveil de Malfamme, non ?
le site de Sandrine Gestain, illustratrice de merveilles
(mis à jour 2003 )
Nathalaniel
. C’est une époque de fer et de feu où l’homme ne maîtrise pas encore le monde, en équilibre précaire avec les Forces de la Nature et les héritiers de la Magie:les Nains au corps façonné à même la pierre, les grands Dragons seigneurs des Airs et du Feu... Le dernier élément, l’Eau, c’est la Vie qui les réunit tous face à la même Loi:suivre le plus longtemps possible le cours du “fleuve du Temps”. Nul ne sait quand ni pourquoi “la dernière marche” a commencée. Est— ce l’équilibre trop instable de certaines races qui précipitent leur déclin?leurs guerres ancestrales dont les causes sont oubliées maintenant?... La longévité des plus anciennes s a- t-elle été compensée et même dépassée par leur trop peu de fécondité??... Déjà, l’art colonialiste des hommes a cantonné les autres espèces dans une insularité qui va les consumer!!!
... . ” La vieille Forêt”— les Elfes diraient “Rilvendor”— a depuis peu été marquée à son tour par la déchéance de ce temps. Et, tel un point final, un malheur sans précédent a transformé la vie paradisiaque et sans soucis de ses habitants en tragédie... Le cauchemar arriva avec la déferlante de Géants sur “Le Petit Peuple” et leurs alliés: torture puis mort attendait ces derniers soumis à la cruauté et à la cupidité des assassins. A leur tête, un homme au pouvoir démesuré, à l’âme plus noir que le Mal... Le Fléau de la Forêt disparu avec son instigateur, et Nathalaniel y coule depuis des jours paisibles.
... L’homme pestait. Il s’était égaré et progressait péniblement parmi les buissons épineux. De trop nombreuses pointes effilées figées dans son corps le faisait souffrir . Il lui semblait se vider de ses forces... L’homme maudissait sa mauvaise fortune et les membres du petit peuple qui pour lui se ressemblait tous. Il pensait aux légendes qui couraient sur les Pixies, ces Fééries qui riaient aux dépend des voyageurs qu’ils égaraient dans les zones les plus dangereuses de la Forêt. ” si vous ne voyez jamais les Pixies, vos sens les détectent et ne peuvent leur résister, jusqu’à votre perte” dit— on. Ses pensées se brouillèrent et il ne put faire un pas supplémentaires . Il tomba à genoux et, avant de perdre connaissance , entendit le chant. La voix était belle et volontaire, et bien que les anciens vers elfiques, ” le Réveil” , furent mélancoliques, on sentait le courage et l’espoir de la jeune fille derrière chaque syllabe. Malflamme sourit puis s’écroula face contre terre, le visage blême... Un instant, et son linceul de plantes, une horde de buissons suceurs de sang, rompit le silence en grouillant sur son corps sans vie.
— “Gaïa, mon ami... Je sais, il n’a pas ta beauté. Mais il est si mal en point... Je ne pouvais pas le laisser mourir sans agir, n’est- ce pas, jolis pétales?!... Et puis, je suis si seule depuis ton départ... Comme tu me manques, mon amour. ” Tout en parlant, doucement, l’elfe promenait ses doigts longs et agiles sur le visage de l’homme endormi.
... Son esprit avait cessé de parader parmi les Ombres;son aura il y a peu si impressionnante s’amoindrissait au fur- et- à- mesure que la vie se reconstituait, s’infiltrait dans ses vaisseaux. Une lumière réapparut, puis une lueur... enfin, les couleurs: le gris du crépuscule et le foncé de l’arbre au sommet duquel il se trouvait. Il demeurait sous les étoiles, et c’était l’Automne. Revenu tout à fait à lui, il se demanda si son retour à la vie n’était pas du à un chant. ”Étrange et amusant”, se dit— il... Malflamme entendit alors le susurrement à ses oreilles, qu’il dressa, en faisant mine d’être toujours comateux:
— Il ne va plus tarder à recouvrer connaissance, maintenant, Gaiä... Il n’est pas si laid que cela, après tout... Hi!hi! Je plaisante, ne fais pas cette corolle...
Malflamme se leva et d’un geste vif se retourna prestement, à hauteur d’homme: il ne vit rien, et dans sa manœuvre, manqua de tomber de son perchoir... Ce qui arracha un rire pouffée à Nathalaniel, assise jambes croisées sur une brindille, qui continuait à caresser tendrement les pétales d’une magnifique et unique fleur blanche et mauve. Le rire saisit l’homme, qui baissa la tête dans sa direction pour voir, bouche bée, ... une humanoïde longiligne et fine, vêtue d’une mini— tunique verte et claire, dont une particularité originale la dotait d’une fort petite taille— qu’elle avait belle d’ailleurs— et la plus surprenante , de magnifiques ailes de papillons, blanches et mauves, qu’elle exhibait avec fierté et présence du haut de ses 40 cm... Seul ombre au tableau chez cette blonde adolescente à la peau nacrée: des sandales de cuir de facture très grossière qui entourait ses minuscules petits pieds... A son aspect évident de jeune Féerie( quoique le terme soit tout relatif pour une race ayant si grande longévité) s’ajoutait quelques caractères elfiques: la finesse de ses membres, et ses oreilles à la terminaison en pointe harmonieuse; peut— être encore ses grands yeux verts foncés parfaitement ronds et sans pupilles... Malgré sa surprise, le magicien se reprit et, lissant sa moustache grise, adressa comme à lui— même: ”Un joli brin de fille... Et, en tout cas, c’est un bon point pour toi, pas une pixie!”. “Et bien”, reprit— il, ”je suppose que j’ai à te remercier chaleureusement pour m’avoir sauvé la vie... du diable si je m’y attendais, à tel traquenard!?”.
— Je n’attends pas de gratitude particulière, seigneur grand ( les habits riches et dorés de l’homme l’intimidait, bien plus que sa taille, mais la rendait aussi curieuse et sans méfiance) , vous étiez en danger et il était normal et juste que je fasse mon possible pour vous tirer de ce mauvais pas:les Buissons— Vampires sont tellement craintifs qu’il m’a été facile de les doubler!.
Malflamme, au fond de lui, n’en croyait pas sa chance: il approchait du but et marchait sur les traces de son ex— associé... Un grand sourire enveloppa sa bouche de renard et sembla contredire l’enfoncement extrême de ses yeux, mais l’elfe— fée, tout à son excitation, n’en remarqua rien.
— Merci tout de même, noble féerie... et sympathique, si je puis me permettre.
Nathalaniel s’éclaira de son rire fluet et, enthousiaste, rajusta ses “longs” cheveux en arrière:
— viens!Je vais te montrer où je vis!!... Prends mes bras!Et vole!!!Hi!hi!!... .
Avant que le sorcier ne puisse dire “ouf... ”, l’elfe déploya ses ailes et s’agrippa à ses mains, le tirant dans le vide. Ils tombaient en une chute parfaitement contrôlée que la petite taille et la musculature de la Féerie démentait, jusqu’au sol
plus bas... Sans perdre son entrain, et tout en volant, elle continua, riant à gorge déployée, à tirer et guider l’humain décontenancé.
Le joyeux duo arriva à flanc de rocher, et juste à côté d’une petite caverne de un peu plus d’un mètre de plafond, et de trois de longueur, devant laquelle Nathalaniel stoppa nette devant son invité essoufflé:
— Stop! Jure de ne révéler à quiconque l’emplacement de ma maison !...
— Ouf, ouf, ... Je le promet... Eh bé, quelle course !? Ah!L’empressement immodéré de la Jeunesse...
Ils entrèrent dans la niche naturelle, et Malflamme dut considérablement se baisser, ses rhumatismes mettant à l’épreuve sa détermination... L’habitat était évidemment trop petit pour lui, et les quelques meubles trop serrés à son goût. Mais c’était très près de l’idéal pour la petite fée. Une porte de feuilles tressées qu’elle ferme soigneusement à l’aide de lacets, un tapis de plumes qu’elle doit renouveler souvent, puis une table ronde — une petite souche de châtaignier — sur laquelle trône une très belle vasque de céramiques véritables. Devant, du côté du “dossier” de Malflamme, un banc en fagots. Dans l’unique pièce, une armoire contient bols en terre et couverts de brindilles , ainsi que quelques chiffons. A côté du lit — une paillasse de gerbes de blé — , se trouve une petite malle contenant des étoffes plus ou moins belles, protégeant une superbe flûte d’ébène. Près de la paroi du fond, un surplomb en pierre est lotie d’une cavité, forte pratique pour la vaisselle et l’hygiène de la petite personne, grâce à l’eau puisée dans le ruisseau en contrebas du vallon. Enfin, de l’autre côté du banc et de la table, une alcôve surmontée d’une ouverture à l’air libre, abrite des cendres encore incandescentes sur lesquelles repose une marmite en terre, bouillante. Le tout impeccablement propre et rangé.
Malflamme, quant à lui, ne pu excéder le premier tiers de l’abri, et dut se camper jambes repliées et dos au mur, près de l’armoire, les pieds touchant, à un mètre de là, l’autre paroi opposée. Mais il pouvait se montrer d’une rare patience... Nathalaniel, elle, semblait débordée, et se répétait précisément et à haute voix ses différentes tâches, telles la fermeture de la porte, le dressage de la table, le service, tout cela coiffée de la nervosité légitime qui sied à toute jeune fille de bonne famille ayant invitée un inconnu chez elle... et qui plus est , cinq fois plus grand qu’elle! Le courage et l’espoir avait de quoi se transformer en témérité !... Pourtant, au fond d’elle, elle était heureuse et de cette interruption de sa solitude, et de sa bravoure. Mais cela ne devait pas l’empêcher de se comporter en hôtesse parfaite... Aussi effectua t’elle dans l’ordre toutes ces tâches, et Malflamme se retrouva avec un seau en guise de verre... ”Nécessité fait loi”, plaisanta t’elle. L’homme considéra tout ce qui l’entourait, et, pour établir une conversation, terrain de prédilection de tout les lettrés tel que lui, demanda à Nathalaniel l’origine de tout ses biens:
— Oh, seigneur grand, rien d’extraordinaire, comme vous pouvez le voir... La grotte, petite mais à ma taille, est naturelle, et je n’ai pas mis longtemps à la trouver... Les babioles sont de la vulgaire terre cuite pour la plupart, que j’ai conçue moi— même, sauf pour ce qui est de la vasque de la table, que... qui me vient de ma famille... Euh, quant aux meubles, je les aie fabriquée avec ce que j’ai trouvée dans les bois, et j’ai combinée des morceaux de cuirs pour faire des objets et des chaussures (à ces mots, Malflamme comprit mieux l’origine des chausses de son hôtesse, charmante mais peu habile) . Ah! Je sens que la soupe est prête. A table !!
” Dis— moi, amie du Petit Peuple, vis— tu seule? ”, demanda avec un air un peu sournois le magicien. Nathalaniel cilla à demi, sans savoir pourquoi, et manqua lâcher la vasque. Elle se reprit juste à temps et retrouva son itinéraire jusqu’à la table.
— Oh, pardon... Je ne voulais pas vous heurter... Mais, au fait , quelle est votre nom ?”
Le fait que le magicien l’ait vouvoyée fit impression sur Nathalaniel, et elle le gratifia d’une révérence:
— ... Nathalaniel, pour vous servir... Et, je ne vis pas seule. Gaïa est le second propriétaire de ce petit havre.
— Gaïa?
“Le voilà !”. Elle prit un vase de terre cuite où , épanouie dans l’eau, baignait la tige de la fleur couleur de ses ailes qu’elle caressait tantôt avec passion , et qu’elle avait déposée là en entrant... Et, sans aucune hésitation, avec une certitude inébranlable, elle présenta son ami à l’homme, qui sourit...
Malflamme jugea que sa féerie n’avait plus toute sa tête... Peut— être que le véritable Gaïa était mort ou l’avait abandonné. Il commençait à comprendre... Il ne lui manquait plus que le Nexus, le centre tellurique du Lien. Il sourit de plus belle et parla doucement, tout en goûtant la soupe amère et fade.
— Excellente, vraiment... Et je m’y connais... Et bien, vous et votre ami vivez comme des rois ici... Mais, j’imagine qu’il n’en a pas été toujours ainsi, n’est— ce pas. Natha... , Nathalaniel , où es— tu née ?
Nathalaniel éclaira son visage: elle adorait cette question et avait pris l’habitude ( peu souvent , cependant , vu le peu de visite qu’elle subissait ) de toujours présenter une version différente et originale : elle ne manquait pas d’imagination .
— Je suis née il y a dix— huit ans , sous les eaux de la rivière d’en bas , dans une huître perlière d’eau douce : ma mère les cultivait et m’avait mise à l’intérieur un soir de mai après avoir jouée aux échecs avec mon père, le roi des Elfes de la rivière... Euh , je ne rapporte pas les détails , ce n’est pas la peine ... ?
— Non , non , effectivement , ce ne sera pas la peine. Votre existence a du être tumultueuse !??
— Oui , oui , très... Mais je ne m’en rappelle plus ... ... Seulement de mon enfance et seulement de ma naissance en fait ...
— Sur ce point , aucun doute ... Et vous n’avez pas besoin de fournir les détails ... J’ai entendu ce genre d’histoire de temps en temps , mais les souvenirs étaient ceux de rêves...
A ces mots , la bonne humeur facétieuse de Nathalaniel s’affaissa et ses yeux vidés de leur expression et toujours désespérément verts et sans pupilles ... se fixèrent avec intensité sur le sorcier . Et Nathalaniel , l’Elfe féerique entama une histoire venue d’un lointain passé d’une voix atone.
— “ Je détecte les éclairs qui zèbrent le ciel de sons électriques : ils contrastent avec mon harmonie. Un homme à la barbe noire et touffue se penche sur moi , un rictus sardonique déformant sa voix : “ Voilà mon but presque atteint !!! Gnyark, gnyark, mierk , ... O , toi , joli objet , apporte moi la puissance par des sonorités éclatantes de batailles , de cris et de pleurs , ... l’incantation maintenant qui figera cet instrument à ma merveilleuse évocation ”. A ces mots , il pointe le doigt à l’opposé de moi , en direction d’une cage où croupi une petite Féerie immobile , semblant en léthargie et enveloppée d’ombre . Soudain , un éclair surgit de l’ouverture de la tour dix mètres plus haut et vient me frapper sans pitié : les sons de l’électricité me traversent de part en part , et après , je sens qu’entre chacune de mes notes , se trouvent accrochés par bribes et en vain les cris de peur et de protestation de la Féerie emprisonnée en mon sein ; pourtant , l’être se trouve encore dans sa cage , ... toujours aussi inerte . Alors que le sorcier laisse éclater sa folie misérable , toutes les vitres de la tour de pierres noires éclatent à l’unisson , son qui vrille mes tympans plus que tout autre , pour faire pénétrer et se former un spectre d’ombres mouvantes qui rapidement dessinent dans sa masse de fumée une bouche et deux yeux déformés et horribles . L’apparition domine le sorcier et lui hurla alors d’une voix sépulcrale : “ Tu m’as dérangé, stupide mortel, tu vas payer, ... ” Le spectre commence à enserrer le cou du nécromancien par ses ténèbres ... Le mage siffla une syllabe : “ Kherzt !!!” Et l’ombre recula et diminua sensiblement de taille ... “ Je veux lier ma création à la vie et à moi !!!!! J’ordonne, tu obéis !! Ceci est ma voix, ceci est ma Loi !!! Anorzbardz gurn , malachiam throrm , que le Démon me soit fidèle !... ” Rugit le sorcier . Alors , la masse spectrale se retourna contre moi et la fumée emplit mon corps , étouffant au passage partiellement la Féerie qui , me sembla— t’il , entamait la sonorité de la Vie dans sa cage... Malgré moi , je chanta et il s’exhala une volonté inconnue , mais si plaisante , amusante de haine et de destruction ... d’esclavage aussi ... de mon esclavage . Ainsi , je devins ma propre prison ! Et mon chant paillard filtré par les fumées des ténèbres fut compréhensibles pour le sorcier , mon maître aujourd’hui : ” Tu ne porteras pas atteinte à son intégrité physique ! ”. Le reste fut si audible que mon maître dut se boucher les oreilles , bien qu’il entendait quand même la voix se tourner vers la créature ridicule et ailée : ”tu ne diras pas de mal de lui , tu ne parleras de lui que s’il te le permet ! ” , ” Tu ne chercheras jamais à le blesser ; et , tu ne le pourras pas de toutes façons ! , ” tu obéiras comme un esclave au moindre ordre de ton maître , et tu le satisferas en tout ces points ... ” , ” tu ne chercheras jamais à nuire à ton intégrité physique !!! ” . Puis , le laboratoire sembla devenir un kaléidoscope de prismes noires ... J’étais cruelle , vindicative et sournoise et j’adorais entendre les cris de suppliciés de cette imitation de personne du “petit peuple” à l’intérieur de ma structure d’ébène. “
Nathalaniel avait été soigneusement écouté par Malflamme , qui dissimulait son intérêt derrière un sang— froid inébranlable . Durant tout l’étrange monologue , il se rappela des paroles de son “associé” lors de la confrérie des sorciers de “Helgenn”... et il commençait à avoir du mal à maîtriser son impatience : il savait qu’il était tout prêt du but , mais n’avait pas encore l’objet ...
Nathalaniel , le visage en sueur , finit son histoire et s’effondra à genoux , les mains enserrant et pressant sa tête qui lui semblait près d’exploser... Elle eût la force au bout de quelques secondes de grincer au magicien , qui ne s’était pas lever pour la réconforter :
— c’est... ce n’est rien... cela m’arrive de temps en temps... un rêve récurrent... un cauchemar abominable et incessant... Je... suis désolée, seigneur... vraiment, confuse.
— ne vous en faîtes pas . Je comprends . Cela va vite passer... ... On va parler d’autres choses!
— Oui , oui... je veux bien . C’est un sujet difficile. Plus tard , peut être...
Comme pour changer radicalement de conversation , la petite voix , redevenue fluette , proposa à l’homme : ” une partie d’échec ??... ”
— volontiers.
Malflamme était à peu près imbattable à ce jeu ... et complètement préoccupé par son affaire présente : ” L’objet de lien ? Où pouvait— il bien être ? Et , surtout , qu’est— ce qu’il pouvait bien être ? ”. C’est à peine si il remarqua le contenu de la malle de Nathalaniel d’où elle venait de sortir l’échiquier , qui appartenait à un ancien ami :il le lui avait prêté à son départ , il y a deux ans ... A côté du jeu d’échec se trouvait une flûte en bois noir polie ... . Malflamme ne cherchait pas un instrument de musique mais quelque chose de plus... personnel.
Evidemment , Malflamme battit Nathalaniel , aussi bonne à ce jeu qu’elle cuisinait ou travaillait bien le cuir . C’est à dire exécrable. Fatiguée , Nathalaniel finit par ne plus pouvoir s’empêcher de bailler jusqu’à ce que le sommeil s’empare d’elle . Un long et profond sommeil , sans rêve, dont l’inaudible litanie du sorcier pendant toute la dernière partie n’était pas totalement étrangère... ...
Le sorcier Malflamme eût beau fouiller , jusque sa taille lui permettait , il ne vit pas d’autres objets plus intéressant que la flûte , qu’il avait d’emblée éliminé , ”Gaïa” la fleur rare , qui ne pouvait pas être le réceptacle magique cherché, et le jeu d’échec, qu’il devinait ne pas appartenir à son imprudente hôtesse... Il eût l’idée de jeter un œil dans le conduit de la cheminée. Bien lui en prit , dans une alcôve de côté se trouvait un sac à dos , et il n’était pas vide : enveloppé dans un chiffon sans intérêt se trouvait une pépite d’or magnifique , sûrement de grande valeur . Malheureusement pour le larron , sa nature de gemme l’empêchait de lier pour l’éternité une créature vivante bonne et libre telle que sa cible . ” Non , la Féérie avait du cacher ce trésor extrêmement bien ” , se dit le sorcier . Il décida d’en avoir le cœur net en sondant magiquement l’esprit de Nathalaniel :
Il dessina avec du charbon de bois un pentagramme complexe sur le front de l’elfe , et y traça en plus la rune de divination correspondante . Il brûla un encens acre et salé , et peu après , les premières images lui vinrent à l’esprit:
[ Au centre d’une grande clairière , au milieu d’un petit village dévasté et de ses habitants massacrés , Nathalaniel pleure des larmes de sang . Elle n’est pas seule : un demi— géant de plus de deux mètres de haut et au corps massif comme de la pierre , se tient debout à son côté . Elle , est assise sur la gigantesque tête d’un cadavre de Dragon Vert sur lequel fument encore les restes de son propriétaire ; Près d’un corps cramoisie , un bâton d’obsidienne terminé par un rubis : ” le Bâton de Pouvoir” pensa Malflamme ; celui— ci appartenait à son maître , qui s’était déplacé il y a treize ans dans cette région , où il avait trouvé accidentellement la mort ... Le corps identifié , le sorcier se concentra sur les deux comparses : le demi— géant semble être sincèrement gêné et affligé de la peine de sa minuscule amie ; elle , continue à se plaquer les mains aux yeux et souffre presque en silence . alors , la brute fouille dans son baluchon , unique possession avec la hache puissante dont la vue seule donnait des frissons dans le dos . . Il extirpe du sac une pierre entouré d’un chiffon , et la tend à Nathalaniel : celle— ci retire les mains de son visage , et montre ainsi ses yeux anciennement bleus devenue plaies ; des larmes véritables coulent maintenant , et elle pose délicatement sa main tremblante sur la pierre , en enlève le tissu pour révéler une splendide pépite d’or , celle que Malflamme avait découverte . Puis , s’essuyant les yeux à l’aide de l’étoffe , Nathalaniel prend sa respiration et sort une flûte noire de sa tunique , et en joue . Le géant sourit et s’assied à ses côtés... Malflamme reconnût l’instrument , mais ne vit nul part l’objet cherché. Il décida d’aller plus en arrière dans les souvenirs enfouis de Nathalaniel . ]
Malflamme ne savait pas qu’il venait d’assister à l’évènement finale de la première année de vie de Nathalaniel . Il reprit sa prospection mentale:
[ Nathalaniel , gaie comme la rosée , danse avec un jeune être de sa race doté de magnifiques ailes jaunes — orangées. Les pupilles de la danseuse semble étinceler de bonheur . Les deux jeunes gens virevoltent parmi d’autres joyeux fêtard , ce qui plonge le champ où à lieu la fête sous un déluge de battements d’ailes de couleurs plus ou moins chaudes et rayonnantes . A la végétation environnante en pousse , Malflamme sut que cela se passait au printemps... Après la soirée que le contrôle du sorcier ne fit que survoler , il revit le couple s’enlacer tendrement sous une hutte en bois , puis la Féerie sortir discrètement en catimini pour gagner à travers bois les monts environnant la Forêt , d’où le guette et l’épie un homme maléfique à la barbe noire — Malflamme reconnu son associé et ancien maître — . Nathalaniel revint tout aussi discrètement rejoindre son amant au petit matin , et sans aucune fatigue apparente la journée suivante ... Cela n’étonna nullement Malflamme qui connaissait la véritable nature de la petite personne . Il passa sur les quelques nuits suivantes ce que lui permettait son puissant sortilège , et il ne regarda que d’un œil le cadeau gracieux du noble jeune elfe amoureux de Nathalaniel : une superbe fleur aux pétales couleurs des ailes blanches et mauves de son amie... Enfin , un événement plus lointain , après cette vie de rires et de chants , retint suffisamment l’attention du devin : Nathalaniel dérobant une pierre , parfaitement polie et bleu— nuit , de l’intérieur d’un gigantesque arbre d’allure altière... Il ne pouvait s’agir que de l ‘ ”Arbre de Vie”, et la pierre de l’ ”Essence de la Forêt ”, dont la symbiose fut jusqu’à ce moment le garant de l’inviolabilité de la région : le maître de Malflamme cherchait à défaire leur union qui l’empêchait de s’installer dans la Forêt comme il le souhaitait . En effet , nul être mauvais ne pouvait entrer dans les bois sans être attaqué par la Nature elle— même , s’animant implacablement pour cette occasion ... ” Ainsi , c’est cette folie monomaniaque de son maître qui avait causé sa perte . ” , pensa Malflamme . Puis , il vit nathalaniel , comme en transe , cacher la pierre dans un endroit où seul le maître de cette Féérie pourrait venir le chercher , ce qu’il aurait certainement fait s’il n’était pas mort peu après . Et c’est parce qu’il est mort que son esclave avait perdu la mémoire , expliquant que Malflamme n’ait pas pu prospecter les treize dernières années de son existence de familier. Mais, maintenant , Malflamme savait pourquoi son ex— mentor avait créé la petite personne! Celle— ci était belle , gentille , profondément bonne et juste , d’apparence totalement inoffensive... Elle seule pouvait endormir la méfiance de tout le Petit Peuple. D’ailleurs , même leur prince s’y était laissé prendre , allant jusqu’à l’aimer ... Oui , décidément , il n’y a que la malchance de son maître qui l’avait perdu : son plan était sans faille. De plus , ses pensées éclairèrent Malflamme sur la signification du rêve de Nathalaniel , le souvenir de sa naissance , en quelque sorte. Il ne comprenait pas encore ce qui avait pu terrasser son collègue , mais peu lui importait avant de retrouver l’Objet de lien de Nathalaniel au sorcier , unique cause de l’existence de la fée , en fait. Peu après l’acte de félonie que Nathalaniel s’est vue forcée de commettre , elle se rendit chez son bourreau qui exultait d’avoir senti la réussite de sa créature. Elle allait rentrer dans la pièce où il était lorsqu’elle surprit une conversation entre le mage et un de ses sbires... Ils se disaient qu’à la tête d’une horde de monstres, ils allaient envahir la Forêt privée de ses défenses , et massacrer tous ses habitants. Nathalaniel ne s’était jamais vraiment rendue compte que son maître était aussi mauvais : elle pensait que seule construire une petite tour dans la forêt lui importait , et qu’il ne voulait aucun mal au petit peuple , qu’elle aimait sincèrement. Peu de révélations furent en ces temps assez puissante pour faire vaciller la force d’un lien magique , mais ce fut le cas de celle— là pour Nathalaniel ; à partir de cet instant , elle haït son maître . Malgré la précaution avec laquelle elle s’était dissimulée durant la conversation , que Malflamme n’entendit pas mais devina à l’aide des images mentales d’effroi développée par la Féerie , Nathalaniel cria de terreur et fut ainsi débusqué par le sorcier qui , de folie , l’enferma dans la cage dans laquelle elle était née un an plus tôt . Avant de partir mettre ces menaces à exécution , il déroba à l’elfe la fleur en lui assurant qu’il allait en orner la tombe de son propriétaire qui ne lui aurait jamais offert ce cadeau s’il avait su qui Nathalaniel était vraiment . La féerie pleura des heures durant , en maudissant sa candeur et son impuissance , quand soudain surgit un demi— géant (que Malflamme reconnu ) qui libéra la jeune femme de sa cage et partit en hâte avec elle dans la forêt. Le duo arriva trop tard dans la clairière dévastée... Mais Malflamme vit, chevauchant un dragon vert, son maître fondre sur eux... et il apprit ainsi comment il était mort, et pourquoi Nathalaniel le fixait avec des yeux vert et sans pupille. Le sorcier démoniaque et sa monture déferlent sur la ridicule “défense” de Nathalaniel et du demi— géant, et il commence l’incantation d’un sortilège de haute destruction, celui— là même qui à contribuer à causer la perte des amies de Nathalaniel. Le “météore” grossit dans les mains de l’évocateur... Alors, Nathalaniel se retourne et sourie à son compagnon, puis lui donne une dague , qu’elle avait ramassé chez son maître, sans un mot... Elle ne pouvait pas se suicider, et ainsi mettre finaux jours du sorcier qui allait les tuer impitoyablement dans un instant. Le demi— géant ne comprend pas tout de suite... . Alors, Nathalaniel fait une mimique de mort... Aussi étrange que cela puisse paraître venant d’une race réputée un peu “lente” d’esprit, il comprend immédiatement, et hésite. Le dragon était à trente mètres et le sorcier avait autour de sa main trente centimètres d’énergie dévastatrice dont le diamètre, et l’intensité, augmentait par l’éclat du regard braqué sur lui. Nathalaniel fait une mimique de colère— elle avait si honte de vivre! et voulait sauver son compagnon!— , ce qui plissa ses jolis yeux bleu, qu’elle ne devait plus jamais rouvrir:le géant souleva cette “plume” de cinquante grammes, et de deux coups rapides de la lame, creva les yeux de Nathalaniel— il ne put pas se résoudre à la tuer!... Nathalaniel hurla et s’effondra au sol et son compagnon se tourna pour lui faire un bouclier de son corps. Le sorcier hurla alors que ses yeux le brûlaient et s’éteignaient, libérant le globe chaotique de son contrôle:le rayon d’explosion centré sur lui allât jusqu’à entourer le sommet de la tête de sa monture. Le dragon eut le cerveau explosé et s’écrasa comme un météore dans la clairière. Son sinistre cavalier était déjà entièrement consumé par son propre sortilège... Malflamme était fasciné par le spectacle et la démonstration d’héroïsme ... et il ne comprit que presque trop tard que l’elfe se réveillait:son sortilège de “sommeil” venait d’arriver à terme. Nathalaniel faisait preuve de beaucoup plus d’intelligence qu’il ne le pensait, comme le montrait sa résistance à ce sortilège. Dans son empressement à faire disparaître les runes du front de la féerie, il ne fit pas attention aux dernières images que lui apportait encore son investigation mentale— une flûte noire glissant d’une des besaces du dragon vert, ne portant aucune traces de brulures, et ramassée par son actuel propriétaire il y a treize ans!— ]
Malflamme fulminait. Évidemment, maintenant, il connaissait toue l’histoire, et savait comment son terrible maître avait péri. Mais cela n’apaisait pas sa colère, au contraire!Malgré toutes ses recherches, il n’avait pas découvert l’objet de lien, le nexus magique qui reliait Nathalaniel à la vie. Et pourtant, elle le possédait forcément, car il lui fallait pour vivre ne pas être trop éloigné de lui, la “moitié” de son “âme”. En la voyant se réveiller, il se souvint d’une des images en léthargie dans la mémoire de sa cible amnésique:celle de l’Essence de l’Arbre de Vie que Nathalaniel avait cachée peu avant la mort de son ennemi, peu avant la perte de sa mémoire... ”Peut— être que c’est dans un tel endroit qu’elle avait caché l’Objet”, se dit Malflamme. . De plus, il était pressé et n’avait pas le temps de fouiller méticuleusement les tréfonds du passé de son hôtesse;et puis, celle-ci aurait fini par se douter de quelque chose.
Nathalaniel était maintenant complètement réveillée, et le regardait de ses yeux grands et verts— Malflamme comprit qu’on lui avait savamment collé une lentille sur ses plaies– . Elle s’exclama, en s’étirant:
— ”Ouh... !j’ai bien dormi, et pas fait de mauvais rêves pour une fois... Et quel beau temps!, aujourd’hui.
Ces paroles étonnèrent le magicien qui, trop concentré, n’avait pas vu la nuit passé... Il eut une idée:
”Je t’ai veillé toute la nuit”– effectivement, Nathalaniel lui trouvait un air fatigué– ”mais je commence à m’ankyloser sérieusement... Tu n’aurais pas un autre coin plus spacieux à me proposer?... L’endroit où tu exposes le reste de tes créations?!”, bluffa le sorcier.
Malflamme voyait juste, et l’elfe redoubla d’enthousiasme à ces mots. Elle vola au dehors, lui tirant la main pour l’enjoindre à la suivre.
— Ce n’est pas à proprement parlé une demeure plus vaste, mais il y a un grand fossé où j’entasse diverses choses dont je n’ai pas la présente utilité... Et puis, une promenade nous fera pas de mal!
Et ils s’en allèrent, au grand soulagement du sorcier qui avait compris que le demi-géant était un ami de Nathalaniel, et qui le devinait bien trop près à son goût. Le souvenir de sa hache colossale le fit redoubler d’ardeur... Effectivement, le “monstre” arriva dans la maisonnette peu après leur départ, et ce qu’il y vit – des traces de la présence d’un homme– ne lui plut pas du tout.
Loin de se douter de la présence de son ami, Nathalaniel guida son invité dans la forêt, en lui racontant les arbres, les fleurs et les oiseaux, seul environnement qu’elle connaissait. Le souffle du vent entre les rames des branches la renseignait presque à la perfection sur la nature de l’arbre. Les sons des sous— bois contribuaient à lui en donner une image nette, ainsi que la lumière plus ou moins atténuée selon les endroits. Cependant, elle s’orientait par habitude de ces lieux, elle serait bien incapable dans un environnement inconnue. Si elle devait un jour sortir de la forêt seule, elle ne pourrait pas y retourner sans l’aide de quelqu’un. Pourtant, elle avait soif de nouveauté et de connaissances. Elle avait hâte de revoir son grand ami pour accepter cette fois sa proposition de partir “à l’Aventure”. Malflamme, quant à lui, était stupéfait de voir l’aisance avec laquelle Nathalaniel retrouvait son chemin malgré son infirmité. Au point que le sorcier se demanda si sa cécité n’était pas compensée par quelques artifices magiques...
Les deux randonneurs finirent par arriver au bas d’un vallon inondée. Nathalaniel en fut tristement surprise, car cela signifiait que son fossé était comblé. Malflamme perdit courage, et se laissa choir au pied de l’elfe décontenancée. Il se demandait si sa quête valait vraiment la peine, et était tout près d’abandonner. Alors, Nathalaniel prit sa flûte dans le but de lui redonner espoir, et l’enchanteur conclut qu’effectivement, un peu de simplicité ne lui ferait pas de mal.
Pendant que Nathalaniel jouait son morceau, le géant courrait à vive allure dans la forêt, criant à tue— tête le nom de son amie. Évidemment, l’elfe ne l’entendit pas. La musique vibrait d’une beauté magique et semblait faire corps avec la musicienne. Celle-ci mena sa prestation à terme et doucement, presque tendrement, parla en ces termes:
— Parfois, comme aujourd’hui, je joue et me sens littéralement absorbée, passionnée et captée par les sons de ma flûte... et, je me prends alors pour le messager d’une puissance divine qui dormirait au sein de cet instrument... C’est très étrange...
A ces mots, les yeux du magicien parurent s’enflammer. Malflamme venait de comprendre, ses traits redevinrent ceux d’un homme sûr de lui. Avec une certaine malice, il demanda simplement, ... amicalement:
— C’est vrai, Nathalaniel, cet instrument est magnifique... ... Puis-je en jouer ?? ...
Sandrine Gestain, illustratrice de "La petite Faiseuse", un livre illustré qu'elle a édité en 2006, - vous pourrez remarquer la similitude entre sa petite faiseuse amnésique et ma Nathalaniel, sachant que je lui avais envoyé ma nouvelle pour lui proposer de l'illustrer si elle le souhaitait ... j'étais très fan (et encore maintenant bien sûr)
Les premiers mots de son livre reprennent d'ailleurs le réveil de Malfamme, non ?
Donc, je me plais à penser que j'ai sans qu'elle s'en souvienne un peu participé à l'écriture de son beau livre ...Je me suis éveillée au son d’une voix…
merveilleuse et envoûtante.
Elle m’emportait, me prenait tout entière et me transportait dans des bras bienfaiteurs.
Mon cœur battait au rythme de la musique…
J’en tremblais de joie.
Une larme s’est frayé un chemin à travers mes paupières closes.
J’ai ouvert les yeux…
Mon cœur a cessé de battre un instant.
On aurait dit un ange.
Cette créature diaphane et immaculée chantait pour moi.
Elle m’observait de son regard limpide en me souriant…
... de toute son âme.
le site de Sandrine Gestain, illustratrice de merveilles
Dernière édition par itikar le Mer 20 Nov - 22:20, édité 1 fois
itikar- Messages : 2681
Date d'inscription : 24/09/2013
Re: Nathalaniel
C'est un très joli texte qui m'a plu (sauf la forme/présentation, mais ce n'est pas gênant)
Merci de nous faire passer des moments comme ça et bravo pour ce qui se rapporte au libre
Merci de nous faire passer des moments comme ça et bravo pour ce qui se rapporte au libre
Ulikiras- Messages : 1189
Date d'inscription : 22/09/2013
Re: Nathalaniel
Merci et oups pour la forme/présentation, tu aurais fait quoi d'autres pour corriger cela ?
Et tu as trouvé le mystère ? si oui, à quel moment (sans donner l'explication pour pas spoiler)
Et tu as trouvé le mystère ? si oui, à quel moment (sans donner l'explication pour pas spoiler)
itikar- Messages : 2681
Date d'inscription : 24/09/2013
Re: Nathalaniel
Pour la forme/présentation on va dire que c'est un style, ça peut bien plaire comme un peu moins (et faut prendre en compte le rendu du forum qui ne serai forcément pas pareil que sur un livre ou autre).
Après il y a quelque erreur de frappe notamment au début
Après il y a quelque erreur de frappe notamment au début
Ulikiras- Messages : 1189
Date d'inscription : 22/09/2013
Re: Nathalaniel
Oups, ça c'est possible car j’ai passé le correcteur auto du forum, mais il y a peut-être des fautes qui m'ont échappé ...
itikar- Messages : 2681
Date d'inscription : 24/09/2013
Re: Nathalaniel
Okitikar a écrit:Oups, ça c'est possible car j’ai passé le correcteur auto du forum, mais il y a peut-être des fautes qui m'ont échappé ...
Et je t'ai envoyé un MP pour pas "spoiler" comme tu dis voilà
Ulikiras- Messages : 1189
Date d'inscription : 22/09/2013
Re: Nathalaniel
Superbe, Iti ! C'était, à l'évidence, la flûte, l'objet qu'il cherchait, cet âne de Maflamme. Pour le mystère, je ne "vois" pas car les yeux ont été blessés... hi!hi! mais où est-il ?
pour les fautes, j'en ai relevé trois... mais bon, sans doute des fautes de frappe, aucune importance.
Bravo et merci pour ce récit plein de féérie !!!
pour les fautes, j'en ai relevé trois... mais bon, sans doute des fautes de frappe, aucune importance.
Bravo et merci pour ce récit plein de féérie !!!
tilbardaga- Messages : 1817
Date d'inscription : 22/09/2013
Re: Nathalaniel
Bravo, Titi ! Tu es une des rares personnes a avoir trouvé pour la flûte !
Mais il te reste encore à me dire qui est Nathalaniel, et comment elle est née.
Et pourquoi cet imbécile de Malflamme a besoin de la flûte et l'implication que cela a pour Nathalaniel s'il l'obtient (s'il en joue, que se passera t'il précisément ?).
Bref, t'as fait 25% du chemin (ce qui est déjà plus que beaucoup )
Mais il te reste encore à me dire qui est Nathalaniel, et comment elle est née.
Et pourquoi cet imbécile de Malflamme a besoin de la flûte et l'implication que cela a pour Nathalaniel s'il l'obtient (s'il en joue, que se passera t'il précisément ?).
Bref, t'as fait 25% du chemin (ce qui est déjà plus que beaucoup )
itikar- Messages : 2681
Date d'inscription : 24/09/2013
Re: Nathalaniel
c'est schtroumphette, et le méchant sorcier, c'est Gargamel et la flûte, quand il en joue, il endort tout le monde tellement il joue mal.
voili...
enfin... c'est un délire de soirée, hein...
je vais m'en retourner à ma quête Rémi que j'aimerais vous présenter ici...
voili...
enfin... c'est un délire de soirée, hein...
je vais m'en retourner à ma quête Rémi que j'aimerais vous présenter ici...
tilbardaga- Messages : 1817
Date d'inscription : 22/09/2013
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum